Puy-de-Dôme
Quatre anecdotes insolites sur l'histoire de la prostitution à Riom
Riom Insolite puy-de-dôme
Publié le 05/11/2018 à 19h45 ( La montagne )
En fouillant dans les archives municipales, l’histoire de la ville de Riom grouille de petites histoires croustillantes, parfois cruelles, autour des prostituées.
Le plus vieux métier du monde?? Peut-être. En tout cas, la ville de Riom n’est pas exemptée de son lot d’histoires entourant les maisons closes et les femmes dites de "petites vertus". Petit tour d’horizon au fil des âges.
Pendant l’époque moderne, les prostituées étaient envoyées à la Maison du Refuge
Il fut un lieu à Riom où les femmes de "mauvaise vie" racolant dans les rues de Riom étaient confiées à la tutelle de Maîtresses (des sœurs) pour être remises dans le "droit chemin" : bienvenue à la Maison du Refuge. Elle se situait à deux pas de la cour d’appel, en centre-ville, entre les rue Delille et Jean-du-Berry. Certaines d’entre elles y étaient envoyées à la suite d’une décision de justice pour des faits de prostitution, d’autres étaient des "pénitentes volontaires", souvent déposées par des parents. À leurs arrivées, elles séjournaient à l’isolement pendant quelques jours, puis elles étaient rasées avant d’arborer le voile. Elles obtenaient alors le titre de "sœur".
Il reste une trace de la Maison du Refuge à Riom : cette fontaine encastré dans le mur de la rue Jean-du-Berry
Au sein du Refuge, les journées se résumaient à des cours de catéchisme, des lectures et des ateliers. En cas de désobéissance, ces dernières étaient fouettées et envoyées au cachot. Et la tentation de s’en échapper était grande, étant donné que la durée du séjour était indéterminée, et les conditions de vie exécrables. Une mention dans les registres rapporte qu’un soir de 1690, par excès de confiance, les Maîtresses avaient confié à quatre jeunes femmes les clés du lieu. C’est ainsi que Jeanne, dite "La Cadette", âgée de 17 ans, et Catherine, 22 ans, s’échappèrent par la grande porte avant d’être récupérées à Clermont, en compagnie de soldats..
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Des maisons de tolérance pendant la IIIe République
Deux "maisons de tolérance" étaient installées à Riom : l’une située au 28, rue Danchet, l’autre au 32, rue Grenier. Si ces lieux étaient autorisés et régies par un certain nombre de règles, certaines autres pratiques sévissaient… Dans les cafés-concerts par exemple, les femmes artistes n’étaient pas seulement là pour faire de la figuration. Leur rôle dépassait largement celui sur scène… En clair, les actrices étaient invitées dans ces "concerts à quêtes" à se balader dans le public, appelant au "vice et à la débauche". Idem du côté des débits de boissons : certains d’entre eux étaient des camouflets pour des « rendez-vous à la débauche de la jeunesse des deux sexes".
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Un drôle de courrier au maire pendant la Première Guerre mondiale
Dans une lettre datée du 24 juin 1918, un commandant de l’armée américaine envoie un courrier au maire Etienne Clémentel, dans lequel il évoque que certains de ses soldats ont contracté des maladies vénériennes, après avoir fréquenté les maisons de tolérances de la rue Grenier et de la rue Danchet à Riom, nommant trois dames. Mademoiselle Mignon, Mademoiselle Suzanne ou encore Mademoiselle Paulette "ont eu droit à une petite visite chez le médecin", précise Nicole Favard, du service des archives municipales.
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Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la maison de tolérance repère des officiers allemands
Installé au 32, rue Grenier, l’hôtel de tolérance a été le théâtre de nombreuses histoires. Riom était un lieu de garnisons où des casernes de soldats allemands étaient implantées. Ainsi, le « bordel » était un endroit fréquenté régulièrement par les garnisons. Une anecdote plutôt cocasse concerne une famille de Résistants. Alors qu’ils marchaient dans les rues de Riom, deux officiers allemands les interpellent. Simple contrôle des papiers?? Non. Mais une question inattendue : " C’est où pour le tchouk-tchouck??", ont lancé les officiers allemands, visiblement à la recherche d’un endroit beaucoup moins policé… Le 16 mai 1944, les rapports de la police municipale de Riom rapportent également qu’une explosion de bombe a eu lieu au sein de cette maison de tolérance. L’enquête de police a révélé que les relations de la gérante avec les officiers allemands auraient été le mobile de l’attentat. Les auteurs sont demeurés inconnus.
Chloé Tridera
:Philou: