La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1182 (Castrum Arnulfium). Le premier mot signifie village fortifié, suivi du nom d’un des premiers seigneurs (nom d’origine germanique), le second est le nom d’un martyr anglais du IIIe siècle, Albanus de Verulamium.
La commune de Château-Arnoux a pris le nom de Château-Arnoux-Saint-Auban en 1991.
Histoire
Antiquité
Bien situé dans la vallée de la Durance, le territoire de la commune est densément occupé durant l’Antiquité. Son territoire fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron).
Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire.
En 1129, le comte de Forcalquier Bertrand Ier de Forcalquier s'empare du castrum, qui appartenait aux Entrevennes-Mison. Les habitants avaient refusé de payer l'albergue, tirant profit des guerres baussenques pour se dire inféodée au comte de Barcelone Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait l’église Saint-Pierre-de-la-Durance, et en percevait les revenus.
Le 29 juin 1220, les accords de Meyrargues sont signés entre Guillaume de Sabran et Raymond Bérenger IV de Provence, au sujet du comté de Forcalquier qu'ils se disputaient. Le nord du comté, de Forcalquier incluse jusqu'au Buëch alla au comte de Provence, moins quelques enclaves comme Château-Arnoux qui resta à Guillaume de Sabran.
Le fief dépendait des d’Agoult au XIVe siècle, avant de passer aux Glandevès (XVe siècle), puis aux Foresta (XVIe siècle), puis enfin aux Lombard (qui ajoutent de Château-Arnoux à leur nom). La communauté relevait de la viguerie de Sisteron.
Lieux et monuments
La mairie se trouve dans un château d’époque Renaissance mais de style gothique, en partie classé et en partie inscrit monument historique122. Il est construit par Pierre de Glandevez, vers 1510-1515, le château étant achevé avant 1530, sur un ancien château fort. De l’ancien château, subsistent des meurtrières bouchées et une archère canonnière dans l’une des tours. Il est accosté de cinq tours, deux rondes, deux carrées et une hexagonale dans laquelle se déploie un monumental escalier, de 84 marches orné de sculptures Renaissance représentant des personnages mythologiques, sauf au premier étage, où le couple commanditaire (Pierre de Glandevès et Madeleine de Villemus) est représenté; les fenêtres sont à meneaux. Quelques-unes sont surmontées de tympans semi-circulaires, de style Renaissance, les autres de simples pinacles à fleurons. Il appartient à la commune depuis 1947. La cheminée monumentale et la porte de la Grand-Salle sont très richement décorées de gypseries. Il a été restauré en 1966 et 1979.
Le parc est organisé autour d’allées cavalières. Il est orné d’une fontaine adossée à la pente que fait le terrain à cet endroit. Des terrasses sont aménagées grâce à des restanques, et boisées de chênes, érables, tilleuls et marronniers. Avec son parc, il est classé site inscrit depuis 1951.
Architecture civile
Au Petites Fillières, se trouve une ferme de 1667, voûtées d’arches surbaissées. À la Font-Robert, la grande ferme aux toits à une seule pente, date du XVIIe siècle : elle abrite actuellement une salle de spectacles.
Des maisons en bois à structure porteuse intérieure en forme de compas ont été construites en 1943 par Jean Prouvé et Pierre Jeanneret dans un lotissement. Deux d’entre d’elles, situées rue de la Colline, sont des monuments historiques inscrits. Moulin à vent ; pont-barrage.
Passage du canal d'Oraison. Digue de 445 m de long.
Un pont suspendu est construit sur la Durance dans les années 1830 : la décision est prise en 1829, et le chantier dure jusqu’en 1833. Le tablier fait 114 m de long ; mais les chaînes de suspension rompent lors de l’épreuve de charge. Il est reconstruit plus solide et mis en service en 1836 ou 1837 avec un tablier de 118 m en une seule portée emprunté par la RN 85. Il subit de grosses réparations en 1899 et 1919, et n’est fermé qu’en 1959 avec la construction du pont-barrage de l’Escale.
La commune possède l'un des rares monuments aux morts pacifistes de France.
Art religieux
Le prieuré Saint-Pierre-ès-Liens, du XIe siècle, classé monument historique, est construit à proximité du cimetière. Il reste du premier état quelques murs de l’absidiole et la porte. Actuellement, ces vestiges sont intégrés à une villa.
L’église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Bernard, et patronnée par saint Pierre ès liens, est construite en 1634. La nef est voûtée d’arêtes, et bordées de bas-côtés. Le clocher est une tour, construite contre le chœur, avec flèche accostée de quatre pyramidions.
La chapelle Saint-Jean-Baptiste, construite en 1667-1668, a une travée plafonnée et deux voûtées. Elle offre un beau panorama sur la vallée de la Durance et les Alpes.
Philou