Salins-les-Bains : splendeur et misère d'une ancienne capitale économique
Durant de nombreux siècles, Salins-les-Bains (Jura) a été le poumon économique de la Franche-Comté grâce au sel. Aujourd'hui, la ville n'a pas les moyens, tout comme les propriétaires privés, d'entretenir son magnifique et abondant patrimoine.
Publié le 04/09/2018 à 23h51 • Mis à jour le 12/06/2020 à 13h58
Salins-les-Bains, Jura : vue du fort Saint André, la place principale de la ville avec le dôme de Notre-Dame Libératrice
Salins-les-Bains, Jura : vue du fort Saint André, la place principale de la ville avec le dôme de Notre-Dame Libératrice • © Philippe Arbez
Franche-Comté Jura
Des églises, des hôtels particuliers, des fontaines, des anciens couvents, des escaliers, des statues, des jardins... Salins-les-Bains regorge de petits trésors. Mais ce que voient les automobilistes qui traversent la ville, ce sont surtout les façades grises et les bâtiments en très mauvais état. Dommage, cette bourgade mérite beaucoup mieux que la première impression qu'elle offre.
Salins a été la capitale économique de la Franche-Comté durant de nombreux siècles grâce à l'exploitation du sel. Elle a compté jusqu'à 8500 habitants au moment de la Révolution française, à la fin du 18 ème siècle. Aujourd'hui, seulement 2700 personnes habitent cette ville qui a perdu toutes ses industries. Les salines ont fermé en 1962, la dernière faïencerie en 1995.
La municipalité et des privés tentent de miser sur la culture et le patrimoine pour relancer le tourisme et donc l'économie.
Le défi : respecter le passé mais ne rien figer, aller de l'avant sans rien renier...
Notre-Dame Libératrice, le monument le plus visité
On est en 1636, la Franche-Comté, appelée alors Comté de Bourgogne, est convoitée par le roi de France, Louis XIII. D'ailleurs tous les rois de France veulent conquérir cette région, riche et prospère. C'est la guerre de 30 ans qui fait tant de ravages : peste, famine, et mercenaires déciment la population. Salins est menacée notamment par les mercenaires du roi, dits les Suédois. Devant le danger, le curé de la paroisse, l'Abbé Marmet, place les habitants sous la protection de la Vierge Marie. La ville est épargnée et en remerciement, les Salinois érigent Notre dame Libératrice qui sera terminée en 1662. Après la Saline, c'est le monument le plus visité de Salins.
Son dôme, recouvert de tuiles vernissées, a été restauré il y a une douzaine d'années pour 1,2 million d'euros. L'intérieur doit faire l'objet aussi d'une rénovation qui devrait coûter environ 400.000 euros. Actuellement, un filet est tendu pour protéger les visiteurs d'éventuelles chutes de plâtre du plafond. Mais la visite vaut quand même le détour et l'entrée est gratuite !
Salins compte d'autres édifices religieux remarquables
Saint Anatoile : vers 1030, Hugues de Salins érige cette église collégiale qui s'appuie sur un donjon sur sa gauche. Elle est reconstruite au XIII ème siècle et des chapelles latérales y sont ajoutées au XIV et XV ème sicècles. A voir : une pieta du XV ème, un Christ aux liens, la chaire XVIII ème classée
Saint Maurice : vous ne pourrez voir que l'extérieur car cet édifice menace de s'écrouler et il a été fermé sur décision du maire. A voir : le magnifique portail
