Calais (histoire locale): au nord, la rue Royale s’ouvrait sur la place d’Armes ( La voix du nord )
Rasé pendant la Seconde Guerre mondiale, Calais-Nord vit actuellement un chantier d’ampleur. À quoi ressemblait le quartier avant sa démolition ? Durant l’été, nous vous proposons une balade dans le Calais-Nord d’avant-guerre.
Si le tracé de la rue Royale a changé lors de la reconstruction, avant la guerre elle ouvrait déjà sur la place d’Armes à la jonction de deux rues, la rue de la Citadelle devenue rue André-Gerschel, et la rue des Boucheries devenue rue de la Paix. Face à la rue de la Citadelle se trouvait alors le beffroi du musée. Sur l’angle de la rue de la Citadelle, un magasin faisait le bonheur des campeurs, la maison Cauvin-Yvose. On y vendait des tentes, judicieux avec la plage toute proche, mais aussi des bâches et des cordages, le port n’était pas loin non plus. Ce commerce se situait à l’emplacement de l’actuelle Maison du Fromage. La façade de la librairie Bonneau, sur le coin opposé, était ornée de multiples réclames pour la presse nationale, Le Journal, Le Matin, le Petit Parisien, preuve qu’à cette époque où la télévision n’était pas encore née, la lecture des journaux était un rituel incontournable. Le Royal Bar à côté était tenu par M. Delrocques. Clients et personnels avaient été sollicités par le photographe pour donner de la vie à la prise de vue.

À l’angle de la rue Royale et de la rue des Boucheries se trouvait un café, celui de Louis Leclercq au nº 1 de la rue Royale. Il s’appelait le Café de l’Agriculture, nom qui sera le sien lors de sa reconstruction à l’angle de la nouvelle rue Royale et de la rue de la Paix. Il sera absorbé par le Café de Paris en 1992. La rue des Boucheries tenait son nom d’une faveur obtenue par les bouchers en 1379. Le roi Richard II d’Angleterre leur octroya cette rue pour installer leurs commerces en compensation de leur éviction de la grande salle des halles qu’ils occupaient alors. La rue des Boucheries deviendra, par décision municipale du 10 février 1919, la rue de la Paix. Il faut souligner qu’alors il n’y restait quasiment plus de boucheries.