Si l'on vient de Mende à Ispagnac par la côte de Molines, le voyageur voit à ses pieds le riant vallon d'Ispagnac, et le Tarn qui serpente entre les trois villages: Ispagnac, Molines et Quézac.
A l'origine, ce vallon était un lac enclavé entre les Causses de SAUVETERRE et MEJEAN. Cette masse liquide se fraya un passage à travers les calcaires, devenant actuellement les Gorges du Tarn. Les eaux du lac primitif s'écoulent, s'abaissent à mesure que le canon s'élargit. Un jour vint où le lac tari, les marécages desséchés, les riverains prennent possession de la vallée. De hautes falaises bordent le pourtour de ces 2 Causses. Au sein de ces dolomies, des grottes s'ouvrent, des abris apparaissent, sans doute le refuge de nos ancêtres.Ils ensemencent la terre riche d'alluvions, bâtissent leurs demeures auprès de la grande rivière qu'on appellera plus tard le Tarn.
LE VIEUX VILLAGE ET SES REMPARTS :
Au cours de la guerre de cent ans, pour se défendre des pillards, Ispagnac construisit ses remparts. Derrière la mairie, sur le mur de gauche, nous retrouvons leurs traces.
Ils avaient la forme d'un rectangle pourvu d'une tour aux quatre coins, enfermant dans de hauts murs l'ensemble des petites rues enchevêtrées (virdoules).
Au coin du château, la grande tour dite des Lambrandès - A l'est les restes d'une tour décapitée- Au bout de la rue de la Portette en arrivant sur la place, l'emplacement de la 4e tour.
Un large fossé les entourait (devant l'église, des travaux ont mis à jour ces fossés remplis d'eau).
Deux portes fermaient La Villette, à chaque extrémité, l'une au levant et l'autre au couchant,on y contrôlait l'entrée des récoltes, des troupeaux, de toutes marchandises et il fallait verser diverses redevances : droit de passage (péages). Le pulvéage (troupeaux) Ventes (1/15 de la récolte).
Deux petites portes permettaient aux paysans d'aller travailler leurs terres.
Une d'entre elles se trouvait vers les jardins du côté du Tarn : on en voit les vestiges à la place du Camard.
L'autre allait vers les vignes ; elles devaient être à l'opposé de la première à côté de la mairie actuelle mais il ne reste aucune trace.
Dans les périodes troubles, ces remparts accueillaient dans les 2000 personnes avec les animaux. On a du mal à se l'imaginer.
Un souterrain reliait le prieuré avec le château. Ce n'est qu'après la guerre de cent ans que les Barrys, les faubourgs se construisirent en dehors des enceintes.
Ispagnac fut durement éprouvé par la peste de 1348, au point que plusieurs propriétés restèrent sans possesseurs. Celle de 1721 fit 107 victimes dans le village de Molines où périrent des familles entières. Mais, cette fois, le bourg d'Ispagnac "fut miraculeusement protégé par Notre-Dame de Quézac à qui les habitants s'étaient voués par un acte solennel". Seul un vicaire, l'abbé Jourdan, fut emporté par l'épidémie, victime de son dévouement pour les pestiférés.
D'après le recensement de 1872, le bourg d'Ispagnac comptait 225 maisons soit une population de 893 individus ; celle de la commune s'élève à 1704 âmes.
:Philou: