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Patrimoine, Occitanie, Tarn-et-Garonne, Moissac
Publié le 27/12/2018 à 03:50 , mis à jour à 08:06
Il n'y a pas que l'abbatiale ou le cloître comme vestige historique à Moissac. En sortie de la cité uvale, l'association «Bien vivre à Lamadeleine» s'acharne à redécouvrir les lieux et l'histoire de ce quartier. «On trouvait qu'à Lamadeleine, il n'y avait plus de lien social, on a donc voulu fédérer ce quartier et se le réapproprier à travers son histoire, et ça fait 12 ans que ça dure», sourit Robert Duparc, passionné d'histoire locale. Retour sur quelques anecdotes de ce quartier, définitivement riche en Histoire.
Un testament datant de la Révolution caché dans un pigeonnier. En 1946, la famille de Robert Duparc, également membre de l'association «Bien vivre à Lamadeleine», découvre un objet mystérieux en décrépissant le mur du pigeonnier implanté sur leur demeure. Une bouteille sciée et cachetée y était cachée, avec à l'intérieur un testament datant de la Révolution française signé de Jean-François de Lespinasse, conseiller au parlement de Toulouse et premier contributeur moissagais des impôts, accompagné d'une croix en or cassé.
Dans cette lettre, il informait ses enfants qu'il leur transmettait tous les biens qu'il possédait et leur demandait de ne pas se battre pour l'héritage à cause du contexte ambiant. C'est grâce à une randonnée organisée l'an dernier par l'association que Robert Duparc a pu découvrir pourquoi ce testament est resté pendant près de deux siècles dans le pigeonnier.
L'un des participants connaît cette histoire et y apporte sa conclusion : Jean-François de Lespinasse a été mis en accusation en tant que noble, envoyé à la conciergerie à Paris et a été décapité. «C'est la fin d'une histoire, comme une enquête policière, explique Robert Duparc. Ça fait partie de l'histoire du quartier et de l'histoire moissagaise.»
Un vieux pont réhabilité. De nombreuses personnes sont l'ont traversé pendant des années sans en connaître son existence. Il y a deux ans, les membres de «Bien vivre à Lamadeleine» redécouvrent un vieux pont situé sur l'ancienne voie romaine et le trajet des pèlerins de Saint-Jacques, caché sous un amas de végétation dense, oublié de tous.
Un archéologue toulousain se déplace pour en confirmer le caractère remarquable. Il daterait du XVIIe siècle, bien que des tracés gallo-romains sèment le doute sur la datation. Les membres de l'association ont ainsi travaillé à le nettoyer et à le réhabiliter, pour le faire découvrir aux randonneurs qui se déplacent chaque année à Lamadeleine.
Une grotte curieuse. Bien connue des Moissagais, la grotte de Jafard reste encore pétrie de mystère. Refuge créé par l'homme, elle a été redécouverte au XXe siècle. L'histoire, bien réelle, pourrait être tirée d'un roman. Au XIXe siècle, un bandit du nom de Jafard se serait caché dans cette grotte. Pilleur de diligences transportant les fonds du Trésor sous la Restauration, la légende raconte qu'il l'aurait redistribué aux pauvres. Des inscriptions demeurent sur les murs, témoin des nombreux passages qu'elle a connu.
