Bonjour,
Philosophiquement parlant tu as raison Thomas, ça fait du bruit et ça sert à rien. Mais c'est facile de dire "roule zen" quand tu ne roules pas sur Paris.
Je laisse passer avec plaisir (en général). Tu as raison, quand on cède la priorité, qu'on y soit obligé ou pour faire plaisir, on se fait plaisir aussi. Mais là aussi, on remarque la différence entre entre la ville et la campagne. Dans les deux cas, les piétons sont généralement surpris de voir quelqu'un s'arrêter*. La différence? À la campagne, un geste de la main pour remercier. Malgré le régime de priorité, ça fait plaisir et quand je le vois je réponds toujours avec le sourire. En ville, ça traverse les mains dans les poches sans te regarder.
Ça c'est pour la philosophie. Quand je vois les cons qui roulent, ça me change d'avis. Circulation à toutes les vitesses, aussi bien deux fois trop vite que deux fois trop lentement, l'absence d'éclairage, changements de voie aléatoires, pas de changements de voie, le clignotant c'est bien bon pour les autres, etc etc (et ça ce n'est que les automobilistes, pas les autres usagers). Si tu veux un exemple frais de ce soir, en rentrant, un vieux en Saxo à 65 compteur dans la voie de gauche (autoroute 4 voies de chaque côté, limitation 110) et sans les phares. Je double la Peugeot qui roule tranquillement dans la troisième voie alors que les deux de droite sont vides, j'évolue à 110 comme limité et heureusement que je vois encore un peu de nuit parce que sinon je lui pliais sa caisse en deux. Pleins phares copieux et klaxon, parce que oui, quand on a une peur comme ça la colère est une réaction inée et légitime. 10 secondes pour se calmer, après appels plus calmes pour essayer de lui faire comprendre que la voie de gauche n'est pas piétonne. Non rien. Après 1 km à le suivre bien trop près et faire clignoter les phares comme Jacquouille son interrupteur, j'ai abandonné. Contrôle soigneux de l'angle mort, clignotant à droit, la 2 enclenchée et un beau dépassement par la droite avec le moteur qui rugit, de 65 à 110. Alors risquer 1) ma vie 2) la sienne 3) celle du pov' qui passe et n'a rien demandé 4) 125€ d'amende et 2 points pour dépassement par la droite et ce plusieurs fois par jour, alors oui, pardonne moi le ras-le-bol.
Qui sème le vent récolte la tempête. Quand je peux je sème un sourire, quand je suis face à un abruti je décampe aussi vite que la loi me le permet avec force accélération et au besoin signaux sonores. Ce n'est pas à moi d'éduquer les gens, s'ils ont été mal élevés par leurs parents leur comportement irresponsable se paiera par ma furie, bon sang!
Pourtant, je ne suis pas un mec méchant. Pas le plus généreux du monde non plus, mais serviable, relativement aimable et philanthrope. Je suis prêt à te faire autant de place que je peux dans mon cœur si tu me fais signe que tu la veux. Laisser passer les gens, je veux bien. Rouler à 30 dans les quartiers résidentiels, je veux bien. Laisser passer une voiture au Stop du coin que je connais où il est difficile de sortir, je veux bien. Mais voir ma responsabilité engagée parce que le zouave mal élevé se permet de risquer ma conscience (tu ne penses pas quand même que j'ai la moindre envie d'écraser qui que ce soit ou de causer un dommage) en me refusant la priorité, c'est non. Alors, je prends mes responsabilités, au sens courant et non juridique du terme, et je klaxonne.
Paris, ça fait belle lurette que je n'y vais plus (ni en voiture ni autre chose), mais la voiture en région parisienne je n'ai pas le choix. 25 minutes dans chaque sens pour 4€ en voiture ou 14€ pour prendre un train sur deux annulé, changer à Paris et repartir dans l'autre sens, et me retrouver 20 km au sud du point de départ 2 heures et demi plus tard à des horaires que je ne choisis pas, c'est hors de question. Je suis étudiant et salarié, pas rentier.
Mat-155 a écrit : ↑30 janv. 2023, 13:33
Je cherche à comprendre quand même, étant piéton, cycliste et trotinettiste depuis mes plus jeunes années (bien avant de conduire des voitures) il ne m'a jamais traversé l'esprit de couper un carrefour de la sorte, ne serait-ce que par respect (ou à la limite à pied de nuit si l'avenue est vraiment vide par exemple....), mais de jour en pleine heure de pointe vu le danger je trouve ça simplement débile...
Je suis dans le même cas que toi, j'ai grandi à vélo et j'allais au lycée comme ça. C'est que mes parents m'ont appris à traverser correctement, c'est tout. Ce serait trop bête que tous nos problèmes viennent de là...
Détend toi, c'est facile à dire. Je le fais dès que je peux, c'est à dire dès que j'ai les Portes dans le dos et des champs autour de moi. La banlieue parisienne, la jungle bétonnée, la saleté, les restes de l'industrie, ce n'est pas un habitat humain et ça me hérisse le poil. Tu dis détend toi comme si je faisais le choix de me comporter en impatient, mais tu oublie que l'être humain perd sa place dans notre société au profit du numérique, que l'être humain est détesté par nos politiques, que la colère ne vient pas de nulle part. Philosophiquement tu as raison mais ta philosophie est teintée de l'estime que tu as pour ton prochain, qui n'est plus présente par "chez moi", ce qui fait que le résultat auquel tu aboutis est erroné.
*c'est une autre histoire mais c'est bien français de ne pas s'arrêter au passage protégé s'il n'est pas muni d'un feu. Je n'ai remarqué ça dans aucun autre pays européen que j'ai pu visiter.