La voiture du jour est ma deuxième. Cette présentation n'est pas pour ceux qui ont peur des bavards, il y a 25 ans d'histoire. Vous aurez été prévenus

C'est une VW Golf III, année 1995, soit plus vieille que moi, animée par un ultra simple 4 cylindres en ligne, bloc fonte, culasse alu, distribution par courroie, 8s, injection monopoint et bobine unique, arbre à cames en tête, absolument rien de spécial. À l'époque, ça sortait 90ch, pour une puissance fiscale quand même épicée de 10 CV. Oui, l'assurance du truc qui ne dépasse pas 170 est aussi peu attrayante que celle du Space

Elle a deux particularités. La première : La puissance, si on peut utiliser ce mot pour qualifier 90 bourrins pas frais, est passée au sol par une BVM 5 vitesses (famille O2A, bonne boîte), puis par une boîte de transfert, un premier pont, un arbre de transmission central et un deuxième pont à l'arrière. En d'autres mots, c'est une quatre roues motrices. La gestion de la distribution du couple se fait par un ordinateur qui pilote une espèce de convertisseur de couple qui relie l'arbre de transmission au pont afin qu'il soit plus ou moins entrainé. Pas d'inquiétude, ça tête quand même à la pompe, mais c'est redoutable sur la neige avec les bons pneus.
Son autre particularité, c'est d'être ma plus ancienne voiture de rêve. Mon grand-père l'ayant achetée neuve en 1996, après un an de service comme voiture d'exposition dans l'Aisne, je l'ai toujours, toujours vue, dans des états variables. Pour aller à la luge, on prenait celle là pour doubler les Cayennes avec plaques "75" et pneus été. Pour dépanner quand une dans la famille lâchait, on prenait celle là. Quand je voulais, tout bambin, jouer au conducteur derrière le volant avec les petites bosses au dos, j'avais toujours celle-ci à disposition. Je l'ai toujours voulue. C'est une perle rare, je n'ai jamais croisé une autre III avec les 4RM, le 1.8, la sellerie ultra-kitche "Morse" qui ferait reculer le mec qui optionnait les bus et métros en 1999, et la peinture bleue marine qui tire sur l'aubergine, baptisée "Midnight Blue" par Volkswagen. Je voulais celle-ci.
Cette sellerie a une odeur que ne possède, à ma connaissance, que cette voiture. Celle-ci aussi est une vraie madeleine. J'ai aussi les deux tiers des factures depuis le contrat de marquage des vitres à Eybens en octobre 1996, jusqu'au miennes. En 1997 elle a parcourue 20 000 km. En 1998 elle totalise 60 000 km, déjà 35 000 de plus que l'année précédente au mois équivalent. Seulement 20 000 dans les dents pour 1999. Les 100 000 sont dépassés pour l'an 2000. Elle atteint 140 000 en 2001. Vous l'aurez compris, mon grand-père roule beaucoup. Il voulait une essence, quatre roues motrices, et faire reprendre son Audi A4, qu'il aimait bien mais qui n'avait pas de DA. Puis, en 2004 il se met vraiment à rouler, puisque cette Golf roule toujours, mais il met en plus des bornes à la Polo de sa femme et à sa nouvelle A4. Quand cette dernière fut accidentée, qui l'a secouru ? Mlle Golf. Quand la Mercedes de remplacement fut accidentée, ou était au garage avec une BVA HS (Elle en a fait 3 entre 200 000 et 260 000 km, on se demandait comment le garage les remplaçait

Elle était làà, dans son fauteuil, ma spectatrice du premier jour...
Mais forcement, voiture vieillissante, les soins s'assèchent au moment où ils sont le plus requis ! En 2019 on la rapatrie tant bien que mal de Paris à Grenoble, avec crochet par la Bourgogne (vu la source de la Seine, prit 140 par accident avec, sur route de campagne minuscule, alors que en conduite accompagnée, elle ne marche quand même pas si mal puisque je n'ai pas remarqué et que mon père a attiré mon attention dessus). En août dernier, après trois ans et demi à l'arrêt quasi-complet dans le jardin, mon grand-père cède enfin à mon harcèlement et s'annonce prêt à s'en débarrasser. La voiture surchauffe en 5 minutes et ne sert alors plus qu'à aller au fond du jardin tirer la tondeuse autoportée quand elle est embourbée. Elle est rouillée et à l'état d'épave. Vous aurez deviné quel clown en a voulu ! Aujourd'hui j'ai plus de 2 000€ de frais dedans (hors assurance et carburant) et je ne regrette absolument pas, alors que je sais que c'est loin d'être fini


À la Toussaint 2023, j'avais une semaine. En 5 jours, aller retour express pour faire freins (impératifs, plus de plaquettes à l'avant, disques vraiment nazes), pneus (datants de 2009 et 2013), système de refroidissement. Projetant à l'époque de la faire refaire, mon grand-père avait fait faire des devis. J'ai commandé les pièces conseillées par le mécanicien et me suis mis au travail. Après une semaine de 55 h, sans compter les 12h de trajet AR, la voiture tourne. Mais pépin, il y a un JDC (fuite sur l'extérieur). Le mécanicien avait pourtant juré que non, alors que moi lui avait juré que probablement que si

Commande du nécessaire et AR en janvier pour remplacer le JDC donc, car une fois que je suis lancé, la tête dure ne s'arrêtera pas. Plus de photos et de détails dans le message suivant, je n'ai plus de place pour des photos






Commande du nécessaire et AR en février pour la redémarrer. Et là, enfin, elle part, avec un distributeur neuf (sonde à effet Hall dedans défectueuse, une espèce d'équivalent au capteur PMH). CT passé avec succès (quelques remarques), assurance à mon nom, et je pars à 13h pour Clermont-Ferrand faire une visite. Après un repas auvergnat chaleureux, départ à 22h dans le noir pour 4h d'autoroute direction Paris. Il pleut, fait froid, la voiture pue l'huile brulée et le cata est bouché, elle ne monte une côte que de son élan. Je suis pressé car je travaille tôt samedi matin, le retour est donc fait à 4000 tours/minute sur les sections plates. Conso moyenne 13L/100km


Ensuite, deux petits mois à la faire rouler au quotidien, pas de gros problèmes sauf un gars qui se voulait agresseur



Et là, un beau jour (le 24 avril), à 100m de la fac, ratatouille, ratatouille, émile*, et elle cale. Je pousse jusqu'à la station service, mine de rien c'est quand même très lourd (1 300 kg environ). Après la journée de cours, je jette un œil : étincelle intermittente. Retour en train (5€, 2:30 de trajet, ça me rend aigri


*

Donc, remorquage à la barre à l'aide de mon père et de l'Espace, sous la pluie et de nuit, pour la ramener devant chez moi où je lance un diagnostic plus poussé car l'échange avec la bobine d'avance que j'ai n'a rien donné non plus. J'ai fini par exploser en découvrant que c'était encore le distributeur, celui remplacé il y a deux mois, ou plutôt encore cette sonde à effet Hall qui prend la place d'un capteur PMH pour informer le calculateur de ce qui se passe. Après contact du vendeur ils me disent que je suis bon pour la reprise en garantie (après plusieurs jours), et qu'ils envoient un nouveau dès réception de l'ancien. Donc on démonte et on envoie. Deux jours plus tard, SMS : "bonjour, votre colis est arrivé à Grenoble"



Pendant le mois de juin, j'étais occupé par les allers/retours à Grenoble pour le gros entretien du jardin, la Jaguar, deux fois malade. Enfin semi-guéri, je peux monter ma pompe ! Comme elle est tombée en panne avec un réservoir à trois quarts plein, même avec mes gants qui remontent bien, je m'en suis pris plein la peau, ça fait plaisir. Mais là, elle démarre, donc on passe un peu de temps à régler, on roule un peu et on constate que mon petit suintement d'huile du spi de vilo est devenu une fuite diluvienne ! C'est merveilleux, donc sauf si j'ai mal vu (mais je ne suis pas sur, avec ma chance), là j'en enfin une voiture qui roule, mais qui perd 1L d'huile sur 60 km



Pour les plus courageux, la suite au message suivant, la péripétie du joint de culasse. Et oui, je suis vraiment désolé du pavé que je fais. Si les étudiants avaient eu des trucs comme ça en mai '68, j'aurais plaint les flics !

